Il marchait d’un pas tranquille le long de l’onde blonde. Le bras tendu, sa main effleurait la vague, laissant filer les entre les doigts les épis Dorés : l’or des templiers.
La brise de cette fin d’après-midi lui caressait doucement le visage. Toute la journée, il avait été accablé par cette chaleur de juillet qui écrasait la plaine et il avait dû se déplacer de bosquet en bosquet comme on va d’un Oasis à l’autre dans le désert.
Sur son torse ruisselant, la poussière des chemins et celle des blés qu’on fauche lui Collait à la peau. Ses longues promenades au soleil avaient fini par lui donner le teint sombre et mat d’un « gars d’bat ».
Demain les hommes moissonneront encore et encore les champs, laissant derrière eux une terre mal rasée. Le vent assemblera en des tourbillons imprévisibles, les fétus de paille laissés sur le sol. Et le soir venant, quand les machines agricoles auront regagné les hangars des grandes fermes, quand la circulation sur la route au loin ce sera fait moins dense, quand son ronron qui, toute la journée a parcouru la plaine se seras-tu…
Quand il ne restera plus qu’un souffle tiède et le chant des oiseaux allant s’atténuant, il goûteras enfin cette délicieuse solitude.